Allaitera ? Allaitera pas ? Je ne sais pas pour vous, mais ici, c’était un grand NIET. Jusqu’à ce que je tombe enceinte, et là (hormones ? instinct ? Gaïa ?!), revirement de situation, me voilà à vouloir plus que tout allaiter ! Grand bien m’en fasse me direz-vous, mais ce qui m’a surtout perturbée, c’est lorsque j’ai parcouru des blogs, des forums, échangé avec les copines… Est-ce que maternité rimerait avec vérité absolue, dictature et jugement ? Et si chacun(e) s’occupait de midi à sa porte, et de ses propres tchoutches ? Non ?
Oui, je t’écoute, promis…
Vous aussi vous avez remarqué comme chacun y va de son petit grain de sel pour donner son avis sur tout, même si bien évidemment vous n’avez riiiiiien demandé ?
OK, ça part d’un bon sentiment. OK, quand on est primi, on n’y connait rien. OK, on fait preuve d’humilité. Mais quoi ? Est-ce pour autant que toute transmission neuronale est rompue, de là à suivre à la lettre les préceptes des autres mums ? Oui maman, à ton époque on faisait comme ça. Oui tatie, tu as eu 4 enfants, tu en connais un rayon. Mais le droit de choisir, le libre-arbitre, et surtout, le droit à l’erreur, ça vous parle ?
Pour l’allaitement, je n’en reviens juste pas de voir autant d’agressivité et de jugement entre les mamans. Doit-on pointer du doigt une maman (une femme) qui, pour des raisons qui lui sont propres, choisit de ne pas donner le sein ? Que dire de celles qui pratiquent l’allaitement long ? A la demande ?
Mais JE décide !
Diantre, on a bien assez de pression et de culpabilité de la part de la société, mais aussi de la part des pédiatres avec leurs satanées courbes de croissance (on en parle aussi de celles-là ?!). Alors, pourquoi vouloir imposer sa vision de la maternité, de l’éducation ? On peut échanger, discuter, mais chacune a son point de vue, et c’est tant mieux. Si la vue d’une femme qui allaite car son bébé a FAIM, ne regardez pas. Si une femme donne un biberon, tenez votre langue même si ça vous démange !
Je n’ai pas été allaitée. Je n’ai personne dans mon entourage qui ait pratiqué l’allaitement. Et pourtant, je le voulais. Au fond de mes tripes. Alors, oui, pas évident, c’est assez anxiogène et stressant, mais un jour, tout roule. Et c’est que du bonheur. En tout cas, MON bonheur. Pas le vôtre, pas celui de la voisine, pas celui de tonton Maurice. Attention, moi aussi je n’accroche pas à certaines pratiques (j’avoue ne pas avoir été tentée plus que ça de fabriquer du savon avec mon lait), limite ça me hérisse le poil, mais qui suis-je pour dire « Non, tu as tort, ne fais comme ça ! » ? Idem, certaines mamans trouvent que l’allaitement est synonyme d’exclusivité et surtout d’exclusion du papa : et bien non. Des alternatives existent, et le papa a toute sa place, son rôle à jouer et son amour à donner. Re-idem, pas besoin de crier haro sur les accessoires qui sont aujourd’hui là pour nous aider ! Pour ma part, je dis merci à l’inventeur du coussin d’allaitement ou encore à celui des téterelles, bouts de seins, hauts d’allaitement, et tire-lait (papa aussi d’ailleurs le remercie. Ou pas !).
Du coup, je vous propose un deal : si on s’occupait un peu plus de nous et de notre famille ? On éviterait bien des prises de tête inutiles et le monde continuera à tourner. Pas selon notre idéal, mais il tournera.